Premier Chapitre
4 ans plus tôt.1. Castle in the Snow · The Avener
Crrrrrrrrrrrrrriiiii ! cracccc !
— Et merde ! explosa Lana derrière son volant. Mais putain qui m’a collé un connard pareil !
En voulant se garer sur l’unique place de parking disponible dans le coin, Lana fut surprise par un fourgon qui reculait au même moment et qui ne l’avait sans doute pas vu dans son angle mort. Elle avait réussi à freiner mais n’avait pas eu le temps de re-culer sa voiture pour éviter le choc.
Elle qui pensait avoir trouvé par miracle cette petite place. Mal lui en a pris ! Dans ce quartier résidentiel bondé, les voitures dormaient encore à cette heure matinale sur les bas-côtés, entassées les unes contre les autres, attendant patiemment leurs pro-priétaires pour leur virée quotidienne. « Quand même ! Cet abruti aurait pu jeter un dernier coup d’œil avant de reculer » se dit-elle.
Encore sous le choc, entre énervement et saisissement, Lana vit le conducteur du véhicule endommagé en sortir. Plutôt grand, la carrure imposante, (pas le genre de physique auquel on aimerait se frotter de si bon matin !), Lana tenta de décrypter les traits de son visage afin de savoir à quel genre d’hominidé elle allait avoir à faire. En se retournant, le bonhomme, jeta un coup d’œil dans sa direction. Après l’avoir semble-t-il jaugé, il sourit légèrement, en secouant la tête.
À sa tête, Lana devinait à quoi il pensait : « une gonzesse ! Quelle surprise ! ». Puis il lui décocha un sourire qu’elle qualifia de mielleux. « Ben voyons ! Il va la jouer comme si j’étais une idiote ! Le bouffon ! »
L’individu s’avança vers elle, regarda les dégâts puis lui fit signe de baisser sa vitre.
— Vous allez bien ? lui demanda-t-il d’une voix plutôt chaude et grave.
« Super ! Je suis tombée sur le beau gosse de service ! Quel crâneur ! »
— Vous m’avez percuté ! lui lança-t-elle le plus calmement possible.
Sans lui répondre, il recula et lui fit signe de sortir de la voiture.
— Vous n’auriez pas dû vous garer ici. C’est une place de livraison, lui dit le type en lui montrant un panneau de stationnement.
— Pardon ? rétorqua-t-elle avec aplomb. Il me semble qu’on peut se garer sur ces places jusqu’à 7 heures du matin, j’ai donc parfaitement le droit d’être là.
— Il est presque 7 heures, ce qui signifie que cette place n’est plus disponible pour les particuliers et cette place m’est réservée.
« De mieux en mieux ! Nan, mais quel con celui-là ! »
— Pardon ? Et depuis quand cette place précisément, vous est réservée ?
L’homme souffla. Il commençait à perdre patience. Si elle continuait à s’entêter de la sorte, elle finirait sans doute par l’énerver pour de bon. Certes, elle ne souhaitait nul-lement aller sur ce terrain, après tout il était très tôt, et bien que la rue commençât à s’animer, notamment depuis leur petit accrochage, elle ne faisait pas suffisamment confiance en la nature humaine pour se croire en toute sécurité avec cet individu, si charmant soit-il. Toutefois, elle était aussi sous le coup d’une forte émotion et voulait lui faire payer son manque de vigilance. Par sa faute, non seulement ses feux droits avant étaient bousillés, et de surcroît, il lui faisait perdre un temps précieux.
— OK. On règle ça comment ? grinça-t-il.
Lana jeta les yeux en l’air, effarée par le comportement du conducteur imprudent.
— On fait un constat ! Évidemment !
— Vous voulez faire un constat pour ça ? Vous êtes sérieuse ? Ça reviendra plus cher en assurances et vous risquez en plus de perdre votre bonus…
— Pour perdre son bonus, encore faut-il être responsable de l’accident. Or, vous avez reculé sans vérifier qu’il n’y avait personne derrière…
— Vous n’étiez même pas là deux secondes plutôt !
— Et alors ?
— Et puis c’est une place de livraison ! Bon sang ! Et il est plus de 7 heures mainte-nant et votre véhicule est toujours garé là. Que penseront nos assurances respectives, d’après vous ?
— Je ne suis pas responsable ! Prenez votre constat ! On règle ça maintenant !
— Comme vous voulez ! Madame Rousseau !
— Pardon ? Comment vous m’avez appelé là ?
Mais le sale type était déjà reparti vers sa fourgonnette.
« J’y crois pas ! Il m’insulte en plus ! »
— Bon, on se magne. Je n’ai pas que ça à faire ! Le ton de son interlocuteur avait sen-siblement changé.
Ce qui n’était pas pour déplaire à Lana. Dans son for intérieur, elle s’en félicitait. « Il ne s’en sortirait pas aussi bien qu’il l’avait cru. »
— Je vous écoute !
— Nom ? exigea-t-il en suivant le formulaire à remplir.
— Leduc.
— Leduc ? demanda-t-il soudainement dubitatif.
— Oui, Leduc ! Ça s’écrit comme ça se prononce L-E-D-U-C, tout attaché, lui répon-dit-elle avec une pointe d’ironie dans la voix.
— Leduc comme Chloé Leduc ?
Lana eut un petit hoquet de surprise et l’interrogea du regard.
— Vous êtes sa sœur, Lana ? C’est ça ?
— On se connaît ?
— Non pas vraiment. Je m'appelle Gaël. Gaël Dubois, je suis le frère de…
— De Bastien. Super ! Manquait plus que ça !
Lana n’en croyait pas ses oreilles. Devant elle se tenait le frère de Bastien, le nouveau petit ami de sa sœur Chloé. Ce qui expliquait en partie la présence de Lana, ici dans une petite ruelle, à l’arrière d’une brasserie chic qui servait de bons cafés lattés à toute heure de la journée, selon les propos de sa sœur. Étant en avance ce matin-là, et rêvant de déguster un bon cappuccino, elle avait prévu de passer, non pas pour y croiser le frère de Bastien et emboutir sa caisse mais pour y commander de meilleurs cafés et viennoiseries pour la nouvelle équipe qu’elle venait d’intégrer depuis peu. Le jour était idéal, car sa team était réunie au grand complet dans le cadre d’une forma-tion sur un nouveau logiciel. C’était sa façon de remercier ses collègues pour leur ac-cueil bienveillant et chaleureux.
— OK ! Bon ! On va faire les choses à ma façon.
— Quoi ? Non, je tiens à ce que l’on rédige ce constat même si ma sœur fréquente votre frère.
— Écoute si on fait ça…
— Et depuis quand on se tutoie ?
Le jeune homme ne prit pas la peine de lui répondre, il jeta cependant les yeux en l’air puis saisit son portable et chercha un contact, tout en la regardant d’un œil mau-vais. Voyant que Lana allait lui parler, il leva son index pour la faire taire. Mais mani-festement, celle-ci n’était pas prête à se laisser faire.
— Qu’est-ce que vous faites ? bougonna-t-elle.
— Salut Sam ! dit-il en lui tournant le dos. Comment tu vas ? … Oh… On fait aller… Enfin bref… Si je t’appelle c’est parce qu’on m’a encore pété les feux arrière de mon fourgon… Ouais… Faut croire que je suis en mode chat noir en ce moment ! Non, cette fois, je sais qui c’est, d’ailleurs l’autre véhicule aussi est endommagé… Non, trois fois rien…
Lana observa la scène, ulcérée. Ce Gaël préparait un sale coup et elle n’appréciait aucunement sa façon de faire. En l’écoutant discuter avec ce qui semblait être un pote mécano, Lana avait perçu dans sa voix des notes d’ironie déplaisantes. Gaël se tournait parfois vers elle, rigolant dans sa barbe tout en continuant à pérorer au télé-phone. Elle allait le massacrer !
— Si on te dépose nos caisses ce matin, poursuivit-il sans se soucier d’elle, tu penses pouvoir faire quelque chose pour nous rapidement ? … Super ! Bon, attends-je te confirme ça, Lana, mon pote a un créneau pour réparer nos caisses, ça t’arrange ? Quoi ? Devant l’air ahuri de Lana, Gaël reprit : Ah oui ! C’est vrai ! Pardon ! Cela vous arrange-t-il de déposer votre véhicule aujourd’hui ou souhaitez-vous le faire un autre jour ?
— Et le constat ?
— Lana ce ne sont que des feux qui ont été cassés, vous préférez vraiment perdre votre bonus, alors qu’on pourrait s’arranger à l’amiable ? Sam est un pro et il nous fera un prix d’ami.
— Je ne perdrai mon bonus que si je suis en tort…
— Vous l’avez déjà dit ! Et croyez-moi vous êtes en tort vous aussi, Lana ! Et puis on est presque de la famille tous les deux… On peut se faire confiance, non ?
« De plus en plus fort, voilà maintenant qu’il jouait sur la corde sensible pour l’amadouer. Il était fort, vraiment fort ! » Lana hallucinait littéralement.
— Je ne vous connais pas et je n’approuve pas vos manières !
— OK ! Sam, je t’amène ma caisse maintenant, j’ai encore des livraisons à faire et je voudrais… Euh, je ne sais pas… Je lui donne ta carte et je te filerai son nom, je con-nais sa sœur… La copine de Bastien oui, … Oui, c’est elle ! Ah, tu l’as déjà rencontré… C’est ça ! Plus sympa, sans aucun doute… Écoute je suis pressé là, on en reparle plus tard ? J’arrive dans 20 minutes. … Super mec ! À tout de suite !
— Moi aussi je suis pressée…
— C’est à prendre ou à laisser ! Et si tu veux toujours faire ton constat, envoie tes coordonnées à ce numéro. Je compléterai ton document et te l’enverrai plus tard ; là je dois filer.
Sur ce, Gaël lui tendit sa carte que Lana attrapa avant de prendre le temps de la lire attentivement.
— Dans combien de temps votre ami le garagiste peut-il nous faire les réparations ?
— Dans la journée normalement, mais faut y aller, maintenant !
— OK, je vous suis mais je pense qu’il faudra tout de même faire un constat.
— Si tu y… argh… Si vous y tenez ! On y va ?
Arrivée au garage, Lana n’en menait pas large. Elle était partagée entre ne pas infor-mer son conseiller en assurances et s’arranger avec ce rustre. Elle s’en sortirait bien mieux en choisissant la seconde option, elle le savait pertinemment mais elle ne se résignait pas à contourner les règles de cette façon. Tout en suivant du regard, Gaël Dubois, puisqu’ainsi se nommait cet horripilant personnage, elle prit la décision d’en faire part à sa sœur dans la journée. Le jugement de Chloé était toujours plus impar-tial que le sien car moins sujette aux montagnes russes émotives, quelle que soit la situation. Elle saurait la conseiller à bon escient, avec tout le recul requis.
— Gaël ! salua un grand bougre aux épaules carrées.
Gaël qui n’avait pas à rougir de sa stature, paraissait à côté de lui bien moins costaud. Une brindille ! pensa-t-elle un brin moqueur.
— Sam ! Merci pour ton coup de main ! Je te revaudrai ça !
— Pas de souci !
Lana choisit ce moment pour sortir à son tour de son véhicule. Après avoir pris le temps d’observer les deux anciens camarades de classe, elle s’avança et salua de la main Sam, le mécano.
— Je te présente Lana, la sœur de Chloé…
D’un coup de tête, Sam la salua à son tour en la fixant de ses grands yeux écartés.
— Enchantée, marmonna Lana, gênée d’être ainsi scrutée.
— Montrez-moi un peu les dégâts, finit-il par dire. C’est arrivé comment déjà ?
— Je reculais pour me garer sur…
— J’avançais et il a reculé sans vérifier…
Lana et Gaël avaient parlé en même temps puis s’étaient tus pour laisser poliment la parole à l’autre.
— Je vois…, dit Sam prosaïquement.
— J’ai vérifié…, vous rouliez trop vite…
— Ah oui ! Je roulais trop vite maintenant ?
— C’est une place de livraison, ma place de livraison ! Vous n’auriez pas dû vous ga-rer là, rétorqua-t-il passablement énervé.
— Bref, vous vous êtes rentrés dedans, quoi ! Bon, la bonne nouvelle c’est que ce n’est pas méchant. La mauvaise, c’est que je suis obligé de garder vos véhicules. Je peux faire un effort pour toi Gaël, je sais que tu bosses avec ton fourgon…
— Merci Sam, tu me sauves vraiment la mise ! Tu pourras me filer un de tes véhi-cules en attendant ?
— Oui, je t’ai mis de côté les clefs de la caisse là-bas. Sam montra de la tête un autre fourgon quasi neuf. Ça ira pour ce matin ?
— T’assures ! Soulagé, Gaël fit un check de connivence avec Sam.
— Et me concernant ?
— Hum… Sam semblait embarrassé. Gaël je peux te voir trente secondes, un peu plus loin…
— Ben voyons ! Lana leva les mains d’énervement tant elle était atterrée par ce gros-sier manque de tact.
Gaël acquiesça et suivit son ami non loin de l’accueil du garage.
— C’est ta gonzesse ?
— Quoi ? Sérieusement ?
— Sais pas… C’est plutôt ton genre non ? Par contre elle n’a pas l’air commode…
— Non, elle ne l’est pas, elle m’a cassé les pieds tout à l’heure, mais quel rapport avec tout ça ?
— Ben, c’est qu’il y aura un peu plus de taf sur sa voiture, et je suis déjà sous l’eau…
— OK, j’ai saisi ! Combien de temps ?
— Deux, trois jours…
— Tant que ça ? Merde, je croyais que ça te prendrait moins de temps…
— Suis full gars ! Je peux faire un effort pour 2 jours mais peux pas faire mieux…
— Et tu peux lui prêter une caisse en attendant ?
— Nan, je viens de te filer mon dernier véhicule de dispo…
— Elle va péter un câble…
— C’est pour ça que je voulais savoir à qui j’avais affaire… Elle peut appeler son assu-rance pour avoir une voiture ?
— Si elle fait ça, on sera obligé de rédiger son foutu constat, j’essayais justement de la convaincre de ne pas le faire, histoire de lui éviter de perdre son bonus, si bonus elle a encore…
— Ton grand cœur te perdra, tu sais ça ?
— Mouais… Disons que c’est du bon sens, mais elle semble en manquer…
— Si ce n’est pas ta gonzesse, qu’est-ce qu’elle faisait sur ta place de livraison ?
— Bonne question, je n’ai pas pensé à lui demander. Bon, faut qu’on règle ça au plus vite, je suis déjà très en retard…
— OK je m’en occupe !
Puis Sam et Gaël revinrent vers Lana qui leur accorda son regard le plus noir et mé-prisant. Bouillant intérieurement d’avoir été mise à l’écart comme une vulgaire écer-velée, elle rongeait son frein pour ne pas leur hurler dessus.
— Je peux vous arranger le coup pour après-demain en fin de journée, déclara Sam tranquillement.
— Quoi ? Et je fais quoi en attendant. Mais merde ! Je croyais que c’était un bon plan et rapide…, dit-elle en s’adressant à Gaël.
— C’est vous qui voyez ! crut bon de rajouter Sam.
— Sam a beaucoup de travail…
— Si vous le dites !
— Lana, je peux te ramener quelque part si tu veux ?
— Quoi ? Je ne peux même pas avoir un véhicule de prêt ?
— C’est que… J’en ai plus sous le coude…, précisa Sam. Ce dernier s’amusait de voir son ami Gaël se faire pourrir par une femme. D’habitude, ces dames, surtout ce genre de nanas, se jetaient plutôt à ses pieds.
— Après-demain ? Merde ! Fait chier !
Gaël la regardait curieusement. Dingue comment une aussi jolie fille pouvait jurer comme un charretier.
Désolé ma petite dame, c’est à prendre ou…, tenta de conclure le garagiste.
— Oui c’est bon je connais déjà la chanson, le coupa-t-elle en fusillant Gaël des yeux, ignorant superbement l’ami de celui-ci. Je vois ! Pour lui vous faites une exception, bien entendu !
— C’est un ami… Et je lui dois quelques services…
— Alors que moi, je n’ai que mes yeux pour pleurer c’est ça ?
— Bon, s’impatienta Gaël, c’est pas tout ça, mais j’ai un tas de choses à faire… Je vous rapproche quelque part, oui ou non ?
— C’est moi ou vous vous vouvoyez, remarqua soudainement Sam.
— Très perspicace votre ami ! répondit sèchement Lana.
— Lâche l’affaire Sam, s’il te plaît…, chuchota Gaël à son ami, puis d’une voix plus forte : Je t’appelle dans 2 heures ça ira ? Puis se tournant vers Lana : On y va ?
— Est-ce que j’ai le choix ?
— On a toujours le choix ! Je vous dépose là où je vous ai trouvé ce matin ?
— Ça dépend, est-ce qu’il y a moyen de commander 6 cafés rapidement, ou êtes-vous aussi maladroit avec un percolateur qu’avec votre voiture ?
— C’est pour ça que vous étiez là ce matin ? Pour prendre des cafés ?
— Oui, ma sœur m’avait dit que vous faisiez d’excellents lattés.
— Les meilleurs de la ville !
— Ah ! Ballot et prétentieux ! De mieux en mieux !
— Ballot et prétentieux ? Tu me fais quoi là ? Je ne fais que confirmer un fait !
— Je vois le genre !
— Pardon ?
— Laissez tomber ! C’est sans importance ! De toute façon, je n’ai plus le temps de passer par là. Il faut que je fonce, j’ai une formation qui débute dans trente minutes. Donc si vous pouvez me déposer juste un peu avant votre café ça m’ira très bien.
— Ce n’est pas un café.
— Quoi ?
— C’est une brasserie et puis je peux vous déposer jusqu’à votre bureau, un peu plus ou un peu moins…
— Je ne travaille pas dans un bureau à proprement parler… Je travaille pour l’office de tourisme…
— Ah oui ? Celle qui fait l’angle de l’avenue ?
Gaël fut surpris. Installé dans le quartier depuis près de trois ans, il connaissait dé-sormais quasiment tout le voisinage, habitants et commerçants confondus. Et il était certain de ne l’avoir jamais vu, ni dans le coin, ni accompagnée de sa sœur qui plus est. Lana lui fit un signe de tête qui devait sans doute confirmer l’adresse qu’il venait de lui soumettre.
— Oui, c’est ça ! J’ai commencé la semaine dernière. Je viens d’être recrutée.
— Ah, c’est donc ça !
— Pardon ?
— Rien ! Je pensais à voix haute… Alors, c’est parti pour l’office du tourisme.
Gaël lui montra le véhicule l’invitant à le suivre. Mais Lana ne semblait pas si pressée de lui emboîter le pas, à la place, elle le questionna du regard.
— Quoi ?
— Ça vous arrive de vous excuser parfois ?
Sur ce, Gaël lui servit son plus beau sourire avant de tourner les talons. Si Lana n’avait pas été si irritée, elle l’aurait certainement trouvé à son goût. Mais ce ne fut pas le cas, au contraire même, elle finit par se convaincre que c’était là un infâme individu, tout l’opposé de son frère qu’elle estimait sincèrement.
Lana récupéra ses affaires personnelles dans sa voiture puis monta aux côtés de Gaël, qui avec un peu de chance, l’amènerait à l’heure pour sa journée formation.