Mon résumé
Célia, lycéenne sans histoire, se retrouve propulsé dans un autre monde empli de magie. Elle devient une Elue du Maître, dont la mission est de combattre les démons qui investissent d'autre monde. Plus qu'une simple Elue, elle est celle qu'ils attendaient tous, prophétisée depuis longtemps, porteuse d'un espoir face à leur terrible ennemi, Orior, le roi des démons. De nombreux obstacles se dresseront sur sa route, mais Célia sera bien décidé à lutter pour le Bien et sa vie.
Appréciation générale
En une phrase
: Alors que dire... D'habitude, lorsque je fais des critiques négatives, j'ai toujours des critiques positives pour équilibrer. Ici, le négatif l'emporte nettement sur le positif. Le prologue, tout en étant loin d'être parfait, m'a pourtant parut prometteur. Après avoir lu les 20 pages suivantes, je suis passée en mode lecture rapide, pour faire l'effort d'aller au bout, tant j'étais dépitée et déconcertée. Je me suis néanmoins arrêtée sur quelques passages pour donner du concret à ma critique. L'ensemble m'a semblé être traité de manière superficielle, banale, sans approfondissement, sans surprise et sans intérêt, que ce soit l'intrigue et son développement, les explications/descriptions de l'univers créé, les personnages ou encore le style d'écriture. Même en mettant de côté le style d'écriture et en essayant de me mettre à la place d'un lecteur ado, je ne suis pas parvenu à trouver un intérêt quelconque à ce roman, qui accumule les incohérences et les clichés. Je n'ai absolument pas été captivé d'autant plus que j'ai trouvé les chapitres très longs (12 chapitres pour 225 pages c'est trop de pages par chapitre. Si on va plus loin, les 6 premiers chapitres sont sur 145 pages soit 24 pages en moyenne par chapitre et les 6 suivants sont sur 80 pages, soit 13 en moyenne, ce qui est déjà plus raisonnable.), alors qu'il y avait moyen de faire plus de coupures. La narration à la première personne est à mon avis mal maîtrisée et l'introduction de quelques paragraphes vus du point de vue d'autres personnages au cœur des chapitres est malvenue. A noter tout de même que l'épilogue est bien écrit et me donne de l'espoir pour la suite.
Ce que j'ai particulièrement apprécié :
Pas vraiment de plus
Autres commentaires
Style littéraire :
Puisqu'il s'agit d'une narration à la première personne, il est normal que Célia, le personnage principal s'exprime comme elle pense, mais dès le départ c'est extrêmement familier avec des "des fois" et autres expressions à bannir (comme "au jour d'aujourd'hui"), qui apparaissent de ci, de là, ainsi que des mauvaises tournures de phrases ("quelque chose de pas clair était en train de se produire"), qui sont clairement issues du langage parlé familier et qui ne devraient pas se retrouver dans un récit. Pour ma part, c'est extrêmement dérangeant à lire et m'a donné envie de ne pas aller plus loin, ce encore plus, associé à un très gros problème de grammaire et des fautes d'orthographe. Les verbes sont régulièrement mis à l'infinitif alors qu'ils devraient être conjugués à l'imparfait et inversement. C'est donc très difficile à lire lorsqu'on butte sur chaque mot ou presque. De plus, parfois, certains mots sont mal utilisées ("perdue de reconnaissance" au lieu d'éperdue).
Autre problème, moins gênant cette fois-ci, mais important pour la lecture et la compréhension du lecteur : Les incises dans les dialogues donnant des indications sur les gestes ou mouvements effectués par les personnages durant un dialogue sont rares, ce qui donnerait plus de dynamique aux dialogues et plus de rythme au récit. Il y a bien quelques informations données entre parenthèse à certains moments, mais ce n'est pas mon style préféré. D'ailleurs, globalement, les dialogues sonnent creux, ils sont soit inutiles, soit cliché, soit banals, en tout cas sans subtilité, sans nuance. Un exemple frappant sur l'inutilité d'un dialogue qui se trouve en plus être cliché concerne les échanges entre Karen, camarade de lycée de Célia, et Célia. Autre point sur les dialogues, d'une part, les Anciens ont le même type de phrasé que les jeunes, ce qui est très étrange, puisque dans la réalité, les adultes ayant forcément plus d'expérience dans la vie ont un langage et un phrasé plus soutenu que des ados et des jeunes adultes. D'autre part, certaines explications sur la magie sont résumées dans le déroulement du récit, alors qu'elles pourraient être données par les dialogues, ce qui serait plus constructif que des dialogues inutiles.
Il y a également une sur-utilisation de la ponctuation dans le récit au niveau des points d'exclamation. (page 55 "Le pauvre, il pouvait s'y casser les dents !!!". S'il est bien construit, un récit n'a pas besoin que la narration insiste en mettant trop de points d'exclamation. Il y en a également parfois trop au niveau du dialogue, un seul suffit pour exprimé une exclamation.
Mon sentiment sur le titre du livre :
Le titre est clair, que ce soit pour le titre de la série de livres que du tome, et on comprend rapidement de quoi il s'agit dès le première chapitre du livre. Pour autant, c'est un peu trop banal à mon avis.
Ce que je pense des personnages :
Pour commencer, le personnage principal, qui est aussi le personnage qui donne son point de vue, est agaçant à tout point de vue. Même si la peur de Célia est mise en avant, je n'ai pas réussi à avoir de l'empathie pour elle. Elle débarque dans un nouvel univers, bouleverse l'ordre établi et tout le monde accepte sans sourciller. La manière dont elle s'adresse aux Anciens est souvent irrespectueuse, ces actions sont soit incohérentes (Après avoir été blessé sans pouvoir être guéri complètement, elle est fatiguée et sait qu'elle doit se rendre chez les Malahans le lendemain pour passer leurs épreuves et tout ce qu'elle trouve à faire c'est s'entraîner longuement et partir à la chasse aux démons), soit cliché, soit peu crédibles (pour la première épreuve chez les Malahans, elle est supposément toujours blessée suite à sa bagarre avec des démons la veille, mais après 15h de combat, elle ne s'en plaint pas), et elle passe d'une émotion à une autre d'un jour à l'autre, sans subtilité, c'est tout l'un ou tout l'autre (elle passe une journée à pleurer parce qu'elle a peur, puis elle passe une journée où elle ne fait que se montrer courageuse et agit, pour que le lendemain, elle pleure de nouveau). Les autres personnages sont de la même veine avec beaucoup de caricatures, la pire étant celle d'Orior qui incarne le méchant, ou de personnages inutiles, comme le Maître, qui est très mystérieux, mais au final ne sert pas à grand chose alors qu'il est censé être le leader des Anciens. Les relations entre tous ces personnages découlent beaucoup de ces caractéristiques et cela se ressent. Les confrontations entre Célia et Orior sont tellement caricaturales que j'ai préféré en rire qu'en être dépité tellement elles sont peu crédibles, alors même qu'il y a plusieurs bonnes idées, (exemple au cours de leur première confrontation lorsqu'il lui montre ce qu'il a fait aux précédentes élues). La relation de Célia avec ses parents n'est pas abordées jusqu'au moment où ils apprennent la vérité. Leur réaction et leur rejet surtout n'est pas crédible. Ces réactions peu crédibles découlent aussi souvent d'éléments de l'intrigue qui apparaissent soudainement, n'ayant pas été mentionnés auparavant, mais qui permettraient pourtant de mieux comprendre les personnages. Exemple concernant la relation de Célia et ses parents, lorsqu'ils la rejettent une deuxième fois, il est mentionné qu'ils ont peur de la magie, élément jamais indiqué auparavant mais crucial pour la compréhension de leur rejet. D'ailleurs pourquoi auraient-ils peur de la magie puisque celle-ci n'existe pas dans leur monde ? Il y a un début d'explications lorsque Célia se souvient avoir été attaqué par des démons étant enfant en présence de ses parents, cependant leur mémoire à tous les trois a été effacé. Il pourrait donc s'agir d'une réminiscence de ce souvenir oublié qui expliquerait leur peur de la magie et donc potentiellement le rejet de leur fille, point malheureusement non exploité.
Ce que je pense du thème général du livre :
Le thème présenté ici est très manichéen, puisqu'il s'agit de la lutte du Bien contre le Mal, le Bien étant représenté par les Elues et le Mal par les démons. La manière dont le thème est traité ici n'est pas optimale, il y a de nombreuses lacunes. La distinction est très nette entre Bien et Mal, les Elus font le bien en combattant les démons qui représentent le mal, trop nette car aucun Ancien ne s'est demandé si certains démons ne pouvaient pas avoir des sentiments plus proches du bien que du mal. Ensuite, on bascule dans le cliché avec Célia, la sauveuse, qui sauve des démons possédant des âmes innocentes, puis dans le peu crédible avec un démon qu'elle présente au Conseil des anciens pour devenir un élu et c'est accepté comme ça, en un claquement de doigts. Pourtant, Célia elle-même, au bout de quelques jours à peine après qu'elle découvre l'existence des démons, annonce "Je méprisais les démons, encore plus quand ils étalaient le peu d'humanité dont ils pouvaient faire preuve." Elle ne fait donc pas toujours preuve de bienveillance. Néanmoins, mention bien, pour essayer de présenter plus de nuances entre le bien et le mal avec les Malahans censés être neutres. Je ne vais pas m'attarder sur le basculement d'Orior vers le bien parce que la femme qu'il aime et que Célia a délivré pour lui, lui demande, et encore moins sur Orior qui pourrait devenir un Elu, c'est un peu ubuesque présenté de cette manière.
Un autre thème présent, c'est la magie et son utilisation. Célia étant l'Elue est particulièrement puissante et a des pouvoirs que les autres non pas, comme percevoir les âmes, lui permettant de savoir si une âme est innocente ou non. Étant non seulement puissante, mais surtout débutante, je trouve très étrange qu'en à peine deux jours, elle maitrise sa magie à la perfection et qu'elle se rende sur le terrain presque aussitôt. Là aussi il y a des incohérences dans les éléments de l'intrigue, puisqu'au bout de deux jours, elle récite des formules magiques. Où et quand les a-t-elle apprises ? Dans tous les cas, elle ne pose pas beaucoup de questions sur ces pouvoirs et leurs conséquences, ce qui est très dommage.
Ce livre ferait-il un bon film ? :
Pas en l'état non, c'est trop brouillon.
Fermer