Premier Chapitre
1… deux rectangles jaunes dans la nuit.
Dans le train qui l’emmenait vers le Nord, Marcia s’efforçait de mettre de l’ordre dans ses idées. Tout s’était passé si vite, en quelques semaines à peine. La tête posée contre l’appuie-tête, elle ferma les yeux pour fuir le défilement du paysage et revivre derrière ses paupières le tourbillon des évènements qui avaient changé le cours de sa vie. La lettre de Maître Cox qui lui était parvenue deux mois plus tôt l’invitant à se présenter à son étude, la petite clé d’or qu’il lui avait remise en lui disant d’en prendre le plus grand soin, la lecture du testament de son père en présence de sa tante Julia et de son cousin Walter, les documents à signer, les préparatifs de départ, les lettres à adresser aux amis… et un nouveau nom. Marcia Forsythe était en effet devenue officiellement Lady Marcia Dandridge, fille légitimée et unique héritière de Lord Charles Dandridge.
L’annonce de sa filiation n’avait pas été pour elle une surprise, sa mère ne lui ayant pas caché que son père était de noble naissance, sans toutefois lui révéler son identité.
— Tu le sauras un jour, ton père me l’a promis, répondait-elle à ses douces supplications d’enfant, en lui caressant tendrement la joue.
Marcia se souvenait d’un homme grand, mais elle était si petite alors, aux cheveux clairs et aux yeux bleus qui leur rendait visite l’après-midi quand sa mère n’était pas au théâtre. Elle revenait invariablement du parc en compagnie de sa nurse pour le trouver assis au salon près de la cheminée. Il lui disait d’approcher car elle s’arrêtait sur le seuil, hésitante. Puis l’accoutumance venant, elle se jetait en courant dans ses bras dès qu’il apparaissait. Il la couvait d’un regard admiratif, lui disait quelques paroles gentilles et la laissait filer. Bien qu’il ne se soit jamais présenté les bras chargés de cadeaux, elle avait vite compris que c’était à lui qu’elle devait les vêtements élégants qu’elle portait et les poupées qui envahissaient sa chambre. Au fil des années, ses visites s’étaient faites plus rares puis avaient cessé. Sa générosité, elle, ne s’était pas démentie.
Quand, adolescente, elle demanda à sa mère pourquoi il ne leur rendait plus visite, celle-ci lui répondit que c’était à sa demande. Elle ne devait pas trop s’attacher à lui, souffrir comme elle-même avait jadis souffert.
— Souffrir, pourquoi souffrirais-je de sa venue, mère ? C’est maintenant que je souffre, de ne plus le voir. J’étais si heureuse de ses visites, même si elles étaient trop rares, lui opposa Marcia qui ignorait les motivations de sa mère.
Cette dernière dut se résoudre à quelques confidences bien qu’elle ne voulût pas s’épancher sur le passé. Elle avait assez pleuré et ressassé. Elle avait tourné la page depuis longtemps.
— Je suis une actrice, Marcia …, dit-elle avec circonspection.
— Oui, maman, et une merveilleuse actrice de surcroit, mais … je ne vois pas le rapport.
— Il y en a un pourtant et de taille. Il est temps, Marcia, que tu prennes conscience du fossé qui nous sépare de ton père, même s’il m’aime et ... de sa famille, que dis-je de son monde qui n’est pas le nôtre. Il a dû renoncer à m’épouser. Son père s’y est opposé, menaçant de le déshériter s’il persistait dans cette voie. Je ne voulais rien de tout cela et je me suis retirée de ce combat perdu d’avance. J’étais enceinte et je savais que j’allais attirer l’opprobre sur moi, mais je ne voulais pas qu’il soit malheureux, à cause de moi. Comment aurait-il pu vivre à mes côtés, sans argent et désœuvré, le domaine passé aux mains de son frère. Je lui ai rendu sa liberté en lui faisant jurer de ne pas t’oublier.
— Marcia ne sera pas actrice, elle prendra une voie digne de toi, digne des tiens, alors ne l’oublie pas. Ce sont les dernières paroles que je lui ai dites et… elle hésita, c’était déjà un peu … ma revanche.
— Ta revanche ? Que veux-tu dire par là ?
— Ton père n’aurait pas été heureux avec moi. J’ai pressenti qu’il ne le serait pas plus avec celle qu’on lui destinait et qu’un jour, même s’il ne me revenait pas, j’aurais ma revanche. Son mariage a été un échec et il a perdu le fils qu’il a eu. Toi seule compte et il va faire de toi, son héritière. Son unique héritière.
Marcia ne devint pas actrice même si les beaux textes bercèrent son enfance et le théâtre occupa ses soirées tant par les répétitions que les représentations de sa mère, et si leurs meilleurs amis étaient des comédiens ou gravitaient dans le monde du théâtre. Elle devint préceptrice. Ce ne devait être qu’une étape avant que le destin ne frappe à sa porte. De cela, sa mère avait toujours été persuadée. Elle n’avait pas douté un seul instant qu’un jour sa fille hériterait d’Hilmore Gate et serait comblée. Mais elle n’était plus là pour le voir ayant été emportée deux ans plus tôt par une pneumonie. Sa sœur Harriet, la remplaça immédiatement dans le luxueux appartement qu’elles occupaient à Mayfair.
— Une jeune fille ne peut pas vivre seule ! avait-elle lancé d’un ton péremptoire en faisant irruption un beau matin dans le vestibule avec ses malles. Je n’ai jamais approuvé les choix de ma sœur. Cependant si j’ai bien compris, tu devrais hériter d’une fortune assez considérable de ton père. Il s’agit avant tout de faire ton entrée dans le monde et … de sauvegarder ta réputation. Qui peut le faire mieux que moi ? N’oublie pas que tu vas pouvoir prétendre aux meilleurs partis !
Harriet n’avait guère montré de chagrin à la mort de sa sœur et elle joua son rôle de tutrice, plus au vu de la fortune et des titres qui devaient échoir à sa nièce que par véritable compassion. Ses espoirs enfin couronnés de succès, elle l’entraîna chez les meilleurs couturiers et modistes de la capitale, l’exhortant à accepter toutes les invitations et à se rendre à toutes les manifestations, dans le seul but de se montrer et de côtoyer la fine fleur de l’aristocratie londonienne. Marcia, elle, ne songeait qu’à échapper à son emprise. A aucun moment, il ne vint à l’idée de sa tante qu’elle pût quitter Londres pour élire domicile dans l’ancestrale propriété des Dandridge.
Après avoir changé de nom, Marcia changea de vie. Elle quitta Londres sans trop de regrets sous les protestations d’Harriet. Non seulement elle l’abandonnait dans la capitale mais elle partait sans chaperon vers des contrées inconnues et sauvages ! Sa tante n’ayant jamais été à plus d’une douzaine de miles de Londres, elle lui aurait annoncé qu’elle partait pour le fin fond de l’Afrique qu’elle n’aurait pas été plus horrifiée.
Marcia rouvrit les yeux pour voir une pluie fine griffer les vitres et l’horizon disparaître sous une légère brume. Elle laissait à Londres une tante peu aimée pour une autre, en la personne de Julia Milford, qu’elle doutait d’aimer davantage. Son attitude hautaine et distante, à l’image de son cousin Walter, lors de leur rencontre à l’étude de Maître Cox, n’augurait pas de chaudes retrouvailles. Elle ferma de nouveau les yeux et essaya de chasser ces sombres pensées. La route était encore longue jusqu’à York où elle quitterait le train pour la malle-poste qui la déposerait devant les grilles d’Hilmore Gate.
Hilmore Gate ! L’endroit tirait son nom de son premier occupant, le seigneur Hilmore qui, l’ayant reçu en récompense de Guillaume le Conquérant, avait fait ériger une forteresse à l’emplacement de l’actuel château. Elle n’avait pas eu le temps de s’intéresser à l’histoire du lieu ni d’en apprendre plus sur ce mystérieux seigneur.
Elle s’endormit pour être réveillée en sursaut par de frénétiques « York ! » lancés dans la nuit en même temps que le train lâchait sa vapeur. Elle remit sont chapeau d’aplomb et commença à rassembler ses bagages. Accueillie sur le quai par un petit vent froid, elle se hâta vers la gare.
Elle ne put rester dans le hall, tant elle était nerveuse. La pluie tombait sans discontinuer. Abritée sous l’auvent, elle scrutait la place devant la gare et les rues qui y débouchaient. Nulle malle-poste ne se profilait à l’horizon. Elle commençait à ressentir le froid, beaucoup plus vif qu’à Londres et resserra sa cape autour d’elle. La lumière blafarde des réverbères n’éclairait pas au-delà de quelques mètres et la ville d’York, noire et silencieuse, semblait déjà dormir d’un profond sommeil. Elle perçut alors le trot d’un cheval qui se rapprochait. Pleine d’espoir, elle se tourna vers l’endroit d’où le bruit provenait. Un cabriolet surgit d’une des rues et ralentit avant de s’immobiliser. Elle soupira, déçue. L’homme qui le conduisait parut hésiter puis reprit dans sa direction.
— Bonsoir, mademoiselle ! dit-il en s’arrêtant à sa hauteur. Si vous attendez la malle-poste, sachez qu’elle ne passera pas ce soir. Morrison, notre cocher, a eu un petit accident.
La nouvelle la déconcerta un peu.
— Oh c’est très ennuyeux. Je …
Elle considéra l’inconnu, qui, à y regarder mieux, ne l’était pas vraiment. Cependant, à la lumière des réverbères, son interlocuteur, aux traits réguliers et aux yeux noirs, sous son haut-de-forme, ne semblait pas la remettre.
— Nous nous sommes déjà rencontrés, je crois.
Marcia revoyait en effet le bureau de Maître Cox où toute la famille s’était réunie pour la lecture du testament de son père. Un homme en redingote noire et cravate immaculée se tenait à l’écart, spectateur discret d’un évènement familial qui n’était pas tout à fait le sien.
Ce dernier la dévisagea un peu mieux.
— Oh, mais oui, vous êtes … la fille de Lord Dandridge ! Nous nous sommes rencontrés chez votre notaire à Londres.
— Oui. Et vous êtes le … docteur Glenn Robson, si je me souviens bien, le filleul de mon père ?
— C’est cela. Je suis ravi de vous revoir, … Lady Dandridge !
Une ombre d’incrédulité passa pourtant dans son regard.
— Auriez-vous décidé d’élire domicile à Hilmore Gate ?
— Euh, oui, répondit Marcia, un peu étonnée de sa question.
— En ce cas, bienvenue à York, Milady ! Vous devrez attendre une heure plus propice pour admirer la ville. Le hasard fait bien les choses. Je reviens justement de chez un ami. Vous allez pouvoir profiter de ma voiture. Venez, nous continuerons notre conversation en chemin, sinon vous allez geler sur place !
Disant ces mots, il sauta à terre et se saisissant des deux mallettes au pied de Marcia, les cala à l’arrière sous une bâche de cuir. Il l’aida à grimper sur le siège et lui tendit une couverture de voyage dont elle couvrit ses jambes.
— Merci. Sans vous je ne sais pas ce que j’aurais fait ! J’aurais été obligée de chercher une auberge pour la nuit.
— Hum, une auberge, à cette heure et … seule !
Son cocher improvisé secoua la tête comme si elle avait dit une énormité.
— Cela ne me fait pas peur, vous savez. Ma tante désirait m’accompagner, je n’ai pas voulu. Ma mère m’a appris à ne dépendre que de moi-même, même si cela n’est pas très conventionnel et je m’en porte très bien !
— Oh, mais je n’en doute pas !
Le docteur accompagna sa remarque d’un petit sourire qui la piqua au vif.
— Et c’est aussi bien car votre nouvelle vie ne sera pas facile, ajouta-t-il d’un ton redevenu sérieux.
Ils franchirent ce qui sembla à Marcia être une imposante porte et des façades grises commencèrent de défiler de chaque côté de la rue, la nuit résonnant du martèlement des sabots et du crissement des roues sur les pavés.
Dans la frénésie qui avait précédé son départ, elle n’avait pas eu le temps de s’inquiéter de sa vie future. Elle s’était surtout efforcée d’étouffer les mises en garde d’Harriet qui risquaient de la ternir avant l’heure. Il lui suffisait déjà de songer à sa tante Julia et à son cousin Walter.
— Que voulez-vous dire par pas facile ? demanda-t-elle au bout d’un moment, regrettant le ton qu’elle avait eu un peu plus tôt.
— Qu’il vous faudra du courage et de la ténacité pour affronter le pays. Il est rude. A cause de son climat et des croyances qui y sont enracinées. Ensuite pour affronter … votre famille et … relever le château. Je ne dis pas cela pour vous faire fuir, c’est juste pour que vous preniez conscience de ce qui vous attend.
Le rempart des habitations cessant brusquement, ils se trouvèrent livrés aux bourrasques de pluie.
— Nous sommes sur le Ouse Bridge qui traversent la rivière Ouse ! lui précisa le docteur en élevant la voix pour se faire entendre par-dessus les rafales de vent.
Marcia s’enveloppa de la couverture.
— Je ne vous dis pas d’admirer la cathédrale sur votre gauche !
Un rideau gris barrait l’horizon. Elle devrait attendre un moment plus propice pour l’admirer.
Ils passèrent une seconde porte et les lanternes placées à l’avant éclairèrent bientôt une route de campagne bordée de chaque côté d’un muret, les creux et les bosses les obligeant à ralentir l’allure.
Marcia resserra la couverture autour de ses épaules.
— Quand vous faites allusion à ma famille, vous pensez à Julia Milford et Walter Dandridge, n’est-ce pas ? Ils m’ont paru très … distants lors de la lecture du testament. J’ai le sentiment qu’ils … qu’ils ne me pardonnent pas de les avoir privés de leur héritage.
— Vous touchez là le point sensible. En effet, ils n’ont pas pardonné à votre père d’avoir fait de vous son unique héritière.
— C’était sa volonté. Ils n’y peuvent rien !
Le docteur eut un air dubitatif.
— N’en soyez pas si sûre. Ils peuvent faire valoir leurs droits. Et de toutes les manières qui soient …, songea-t-il, sans toutefois le formuler. Il faudra être sur vos gardes, Marcia, je peux vous appeler Marcia ?
— Oui, bien sûr.
Les paroles du docteur ne faisaient qu’accroître son inquiétude.
— Ai-je tant à redouter d’eux ?
— Je ne voudrais pas vous alarmer outre mesure, mais … je pense que ni votre mère ni votre sage éducation ne vous ont préparée à affronter le monde qui est le leur.
Leur monde … C’était justement ce monde que sa mère avait fui en renonçant à l’homme qu’elle aimait.
— C’est face à ce monde que ma mère a dû s’incliner. Ce monde est donc si terrible ? fit-elle plus pour elle-même.
Le docteur ne répondit pas tout de suite.
— Il le sera, pour vous qui n’y avez pas grandi. Je ne pense pas que les valeurs qui le régissent comme … l’ambition démesurée et la cupidité, soient les vôtres.
— Non en effet, je ne suis pas allée à la même école ! ne put que constater Marcia, désenchantée. Je peux faire appel à Maître Cox en cas de problème mais …
— Mais vous avez besoin d’aide ici. J’ai une dette envers votre père. Je vous en dirai plus une autre fois. Je suis médecin de bord mais je ne pars que dans quelques semaines, aussi si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas. Je réside juste là, derrière ces arbres, à Kirk Grove. Nous sommes voisins et donc plus très loin d’Hilmore Gate !
Marcia, dont l’appréhension était montée d’un cran depuis les mises en garde du docteur, se mit à frissonner autant de froid que de crainte. A la faveur des lanternes, elle vit les ombres gigantesques des buissons se transformer en autant de monstres sournois qui tendaient leurs bras vers elle.
— Je ne sais pas si vous avez bien fait de me dire tout cela.
— Je ne pense pas avoir noirci le tableau. Vous savez à quoi vous en tenir. J’espère cependant que l’avenir vous sourira !
A un détour du chemin, de la lumière apparut dans le lointain, deux rectangles jaunes dans la nuit.
— Hilmore Gate ! annonça le docteur.
Le cabriolet s’immobilisa enfin devant d’imposantes grilles noires, les lumières en partie masquées par un bouquet d’arbres.
— Vous voilà chez vous, Marcia !
Chez elle ! Ces mots réveillèrent d’autres images. Londres. Le théâtre où sa mère se produisait. Les nobles demeures où elle donnait encore des cours il y a peu. L’appartement de Mayfair. Sa mère. Sa tante Harriet. Elle émergea de ses souvenirs londoniens pour voir le docteur lui tendre la main. Elle quitta la protection de la voiture et fut saisie par un petit vent piquant. La pluie avait cessé et les nuages filaient à grande vitesse autour d’une pâle lune.
— Je … je vous remercie, docteur, sans vous …
— Vous seriez à l’heure qu’il est dans une méchante auberge en train de pousser une armoire derrière la porte de votre chambre pour dissuader les importuns !
Marcia sourit malgré elle à cette évocation.
— Soit, vous avez été … mon chaperon malgré moi !
— Et ce sera pour moi un plaisir que de l’être de nouveau !
— Je vous inviterai. Vous aurez ainsi l’occasion de me parler de mon père.
Le sourire du docteur s’évanouit à ces paroles en même temps qu’il se mit à fixer les deux rectangles de lumière.
— Quelque chose ne va pas ? hasarda-t-elle.
— Non, rien. Je … je songeais juste que … J’étais en mer quand votre père est décédé. Et je ne suis pas revenu à Hilmore Gate depuis.
— Oh, je comprends, fit-elle, gênée. Eh bien …, c’est moi qui viendrai à … Kirk Grove, c’est bien ça !
— Oui, c’est cela. Emmenez donc Samson avec vous, c’est un adorable chien de berger, vous verrez !
— J’aurai au moins un allié dans la place !
— Cela a été un plaisir pour moi de vous conduire. Votre père ne m’aurait pas pardonné de vous abandonner en pleine nuit, sous la pluie. Rentrez, sinon vous allez prendre froid !
Marcia se sentit soudain seule et désemparée face aux lourdes grilles. Contre toute attente, le docteur lui prit la main et y déposa un baiser.
— Courage, Milady !
Elle tressaillit à ces mots et se vit transportée en des temps reculés, aux prises avec de sombres ennemis. Ses doigts s’agrippèrent malgré elle à ceux du docteur, au chevalier qu’il incarnait mais qui l’abandonnait à son sort.
— Peut-être à bientôt.
— Oui. A bientôt, articula-t-elle difficilement, espérant inconsidérément que ce bientôt arrivât vite.
Le docteur opéra un demi-tour puis ordonna au cheval d’y aller et le cabriolet s’élança sur la route détrempée en soulevant des gerbes d’eau. Marcia le regarda s’éloigner, écoutant le bruit qui se perdait dans le lointain, se raccrochant à lui dans la nuit qui l’enveloppait. Puis, lorsqu’elle s’aperçut qu’elle écoutait en vain car tout n’était que silence, elle se retourna vers les impressionnantes grilles qui se dressaient sous la lune, telles les portes de son destin.