Premier Chapitre
Avant l’orage, les oiseaux volent si basQue nous en levons la tête pour les voir.
Ne faudrait-il pas la baisser, ce soir ?
Oh, vois ces nuages, ne faudrait-il pas ?
An 1721 de l'ère Vrillée, Enclave Névralgique des Trombes
Sur les côtes déchiquetées par les flots voraces, les falaises étaient abruptes, en laves épaisses ou denses cheminées volcaniques, de coulées basaltiques noires et sang. Il fallait bien toute l’agitation colérique de la mer Furie pour en éroder les versants. Les masses d’eau glaciaire cascadaient, les torrents se déversaient en trombes rugissantes dans la fureur salée. Plus haut, par les pics montagneux et contre les flancs rhyolitiques, s’affrontaient vents du sud et vents du nord en grondement zébrés cataclysmiques. En profondeur, la terre se craquelait et tremblait par décharges tectoniques et tressauts volcaniques. Dans les vallées, par les crevasses et les sources, s’échappait la chaleur cuisante du feu du monde. En vapeur ou bouillon, la montagne respirait, et son souffle puant de souffre était pour les habitants la senteur du chez-soi.
Ce monde vivait, en sorte. Mais il était céans peu vivable pour des êtres de chair et d'os. De fait, les humains n’y avaient point leur place : c’était l’habitat des moyeurs.
Le cocon avait été tissé au cœur abrité de l’enclave. C’était un dôme circulaire entremêlé de fines fibres blanchâtres, aux entrecroisements si nombreux, en tant d’épaisseurs, que la toile était imperméable aux éléments et à la plupart des sens ; tel un gigantesque nid d’araignée lové dans la vallée. On y entrait par des ouvertures étranges et tremblotantes - des arches, s’il faut y donner un nom. Les dimensions du tout étaient semblables à celles des vastes caves des plus grands castels, et l’intérieur était voûté et bas de plafond. C’était le centre névralgique. Aux allures d’infini car, à l’intérieur, les filaments de paroi diffusaient une clarté laiteuse, de même que les colonnades tissées des mêmes fibres. Nulle ombre n’était projetée ; une vastitude aplatie leurrait la vue. On pouvait s’y perdre, oui-da ! Par où l’entrée et la sortie, par où le nord ? Il était fréquent que tisseurs et habitués raccompagnent les contemplateurs errants. Il était fréquent que, pris dans les explorations, d’autres fascinés en oublient le temps filant et les besoins du corps.
Haīnu était assis en tailleur sur les pierres incrustées de fibres argentées. Son être souple se pliait contre la paroi, tendu vers elle. Il semblait s’y fondre et s’oublier. Concentré sur un nœud près du sol, il mêlait doigts et yeux dans les filaments. Ce n’était alors pas aisé de distinguer la toile de son contemplateur, car il avait la crinière de la même teinte d'argent, longue et lâchée, qui recouvrait en partie épaules et dos.
Son visage presque planté dans les fils avait une forme suffisamment humaine pour qu’on y trouve les repères connus de la bouche, du nez et des yeux. Mais la face était verticalement allongée, et lissée – épurée – tel les animaux aquatiques. La peau finement écailleuse renvoyait la lumière laiteuse. Mais sur une nuance plus foncée : cette peau - ces écailles - avait un sombre violet-indigo pour couleur naturelle.
Sur les traits du jeune moyeur, la passion sérieuse sculptait en cet instant un calme prenant.
Annonce froissée comme d’autres pourraient tousser, le murmure d’une aile surprit Haīnu. Il s’extirpa difficilement des illusions. Un bol plein fut tendu sous son œil confus et il revint tout à fait au réel. Il repoussa la pitance pour lever visage sur l’indésirable.
— Depuis combien de temps n’as-tu mangé, lui fut demandé.
À peine né, l’agacement fut soufflé par l’amitié portée à la silhouette guerrière. Ōsk avait de lumineuses écailles brun ocre, des crins d’or domptés en une tresse plaquée, un regard direct et brun.
Amusé par l’échange presque rituel, Haīnu dédaigna la question d’un négligent mouvement d’épaules. Les victuailles attiraient tout de même son œil.
— Depuis ce soleil seulement.
— Tu as passé ce soleil céans, et la rotation d’avant aussi, corrigea l’autre.
Voilà d’où venait la faim subite ! Consentant à se détourner de la paroi, Haīnu attrapa le bol sans plus de réticences. Un mot de remerciement s’envola, un sourire de gratitude aussi.
— Hry, salua-t-il enfin.
Ōsk descendit au sol, à genoux, le maintien aussi droit que celui d’Haīnu était souple. La membrane de ses ailes fines frotta en son dos : elles s’adaptèrent à la posture tel un habit drapé.
— Hry. Tu t’es fait prendre par les connexions ?
Le ton avait cette directe franchise que l’allure déjà suggérait. Haīnu souri, une taquinerie pointant en commissures.
— Te sentirais-tu délaissé, que tu vas jusqu’à écarter tes études pour me trouver ? Eluda-t-il en mâchonnant.
Mais son fragmi, ami fragment de lui, méritait meilleure réponse. Nonchalante, la main libre d’Haīnu vint jouer sur les fibres laiteuses de la paroi.
— J’ai parcouru la Toile de masure en demeures, par les champs et les temples, dans les bourgs et les castels. Je voulais aller des uns aux autres en multipliant les milieux. Sonder des maisonnées en leur entièreté. Tant de monde... et pourtant jamais deux caractères faits pareils. C’est une question de longue date : est-ce que ça ne devrait pas exister, deux humains au psyché identique ?
— C’est ce que tu cherches ?
— Hmm, c’est plutôt le fil conducteur pour me faire passer d’autres choses sous l’œil. Je n’espère pas avoir jamais la réponse, tant le domaine est vertigineux. Mais je trouve des constante dans les caractères : des raisonnements communs, les logiques de l’éducation... des expériences similaires ou des émotions partagées. Le moindre détail vécu en change l’ensemble. Mais ça aide, de trouver des similarités.
L’addiction à la toile avait beaucoup d’excuses et nulle n’était mauvaise en soi. L’ocre écailleux n’insista pas. Le sujet était aussi ancien que leur affection, et aussi tenace. Il voyait l’indigo plongé dans l’ampleur de sa tâche à venir : guide spirituel de ces âmes lointaines et cruciales. Au contraire, Ōsk privilégiait envers les humains une distante retenue. Mais il n’avait jamais su mener son fragmi à semblable sagesse : Haīnu préférait l’apprentissage par l’expérience et l’observation, à la théorie de l’étude.
— La perfection est vaine, répondit Ōsk en tentative de réconfort. Passerais-tu des décennies de noviciat dans le cocon, encore quelque-chose t’échapperait. Et l’esprit n’est pas tangible. Développer tes interprétations sera sans fin. Leurs actes restent le plus sûr moyen de prendre la mesure des humains, pourquoi n’y restreint-tu pas tes recherches ?
Songeur, Haīnu délaissa la paroi.
— Jugeras-tu un mal sur l’acte et les circonstances, sans regarder un instant les lointaines origines de l’intention ?
— Eh bien… La plupart du temps oui. À comprendre, on justifie, et on se fait trop doux sur la sanction. Ōsk haussa les épaules. Ce ne sera pas mon rôle de pardonner, mais ce pourrait être une partie du tien. Il dériva son œil sur les filaments laiteux, puis échappa un franc aveu : C’est aussi que ça me dépasse.
Haīnu suivit le regard de leur futur Juge, de nouveau sur le cocon. Ses traits s’aggravèrent, son œil s’assombrit.
— Il y a … de ces humains... qui m’horrifient, lâcha-t-il péniblement. Il me faudra plonger plus loin en eux, jusqu’aux racines les plus profondes, pour en sortir une explication qui ait du sens. Mais... avec eux je n’arrive point à passer le pas.
Sur le visage du moyeur, la terreur contenue avoisinait l’horreur qu’il avait vu déjà, et de cela naissait un dégoût protecteur.
— Cette rotation, j’espérais trouver du courage parmi les esprits qui m’inspirent. Pour plonger dans la folie et la perversité de ceux que je ne sais qu’effleurer. Et ils me fascinent, pourtant… Comment puis-je tant aimer à y mirer ainsi !?
La voix vacilla sur une révolte viscérale et ancienne. La question effleurait une peur plus terrible, qui n’osait être prononcée : celle de reconnaître en ces gens une part de soi-même. Cette identification, il la taisait. Car quelconque ressemblance d’humeur était proscrite, entre moyeurs et humains. Sujet tabou que celui-là, sur lequel il avait jadis trop blessé les siens.
Ōsk s’apprêtait à dire de ces paroles de réconfort simple qu’il avait toujours en réserve. Mais Haīnu sut que ce ne serait suffisant. Alors il le devança sur une distraction salvatrice.
— Laissons-ça, viens plutôt céans.
D’une reptation sur son séant, il se décala pour libérer la paroi. Les doigts bleutés s’y faufilèrent et un sursaut d’adrénaline piqua l’intérêt d’Ōsk. Le cocon provoquait ceci d’euphorique que le survol du monde ne se limitait point au visuel : on le percevait par les cinq sens. Sensations inévitablement atténuées, mais néanmoins prenantes, sur une réalité saisissante. Rien d’étonnant à l’addiction d’Haīnu. Guidé par l’habitué, Ōsk pourrait s’y abandonner sans crainte d’errer de lieu en lieu. Alors il se cala obligeamment contre Haīnu, tous deux courbés, l’un nonchalamment, l’autre plus droitement. Il glissa sa propre main entre les filaments. Où Haīnu allait-il l’emmener ? Quelle pièce de vie, quel bout de monde ? Les doigts ocres accrochèrent les écailles bleutées, accrochèrent la fibre tenue là, déniché sous trois épaisseurs. Haīnu trouva en deux tâtonnements supplémentaires ce qu’il avait quitté plus tôt.
Les moyeurs se perdirent dans l’illusion provoquée.
Odeur de poussière soulevée, dans un temps sec au parfum de thym. Les écailles se gorgèrent de soleil. Dans les oreilles, se glissa le répétitif grincement d’un malhabile mécanisme de bois.
Sur un chemin usé, un homme usé tirait son âne usé qui tirait un charriot usé. L'usure était la monotonie du pauvre hère.
— Je l’ai remarqué le mois dernier, commenta Haīnu avec le plaisir sur la langue de celui qui goûte à un met de choix. Il convoie les lettres entre les bourgs, et des outils, des nouvelles et des rêves glanés plus loin que les seuils. Il soigne un peu, aussi. Il aide beaucoup pour pas grand-chose. Pourtant ça n’est pas pour aider, qu’il erre ainsi. Regarde la courbure de son dos et le devoir tenace en son œil : la culpabilité le fait marcher. Lourde comme son chariot, et il se mésestime si durement qu’il ne voit rien des bienfaits qu’il charrie. Il ne voit rien des autres ni plus de lui-même que l’histoire dans laquelle il s’est englué. Il a fait du mal ; à présent il fait du bien, mais n’aura jamais le soulagement de se percevoir ainsi.
— … C’est triste.
— J’y vois du beau. A-t-on besoin de juger les humains, quand ils s’en jugent et punissent si bien eux-mêmes ?
— Me dis-tu inutile !? N’as-tu rien de plus optimiste ?
— … Par là.
Les doigts remontèrent le fil, la route et la garrigue défilèrent en traits colorés. Dans le cocon, Haīnu entraîna Ōsk des pas plus loin, toute illusion brouillée. Mais il semblait se repérer dans les sensations fugaces leur parvenant. À hauteur d’épaule cette fois, il fouilla la paroi, sautant de fil en fil comme de vague en vague. Car dans cette zone était la mer.
L’humeur saline tapissa les lèvres des deux visiteurs. Dans une houle timide, l’horizon se fixa sur un bleu profond parsemé de crêtes d’écumes. Quelques navires effilés encadraient de plus larges et plats bateaux-habitat. Haīnu poussa leurs mains une fibre plus loin. Il les fit naviguer entre les coques, sous l’eau, dans les entrailles des bâtiments marins, jusqu’à trouver ce qu’il cherchait. Le tout fut enfin stable et Ōsk soupira dans la houle.
— Celle-ci, annonça Haīnu.
La sombre capitaine. Sur un pont, occupée à cueillir un équipage se hissant d’un canot. Sa jeunesse était noyée dans une trogne sévère et ingrate. Maigre à en sembler excessivement fragile, son armure de cuir délavée consolidait sa silhouette. Une ascendance laīgan corrompue lui torsait le corps, lui poussant des épaules pointues – des épaulettes naturelles. Tout son être était osseux, acéré et brûlant. Elle rayonnait d’une impressionnante présence.
— La flotte entière est née de sa rage et de sa persistance. De sa révolte. "Reine-volte", je la nomme en moi-même. Sans être Sassīn, je gage pourtant qu’elle va gagner une influence plus grande encore dans le monde de leur génération. Sens d’ailleurs comme les fils vibrent autour de ce nœud de flotte ! Et ce que j’y aime… : la colère avec laquelle elle vient à bout des obstacles, elle ignore que c’est contre elle-même, en vérité, qu’elle est dirigée ! Elle se consume en pensant consumer le monde…
Ōsk plissait les yeux sur la silhouette émaciée aux airs de rapace. La capitaine n’avait rien de séduisant malgré son charisme.
— Tu comprends ça d’un coup d’œil ?
— Si seulement ! Non, il m’a fallu bien des lunes, pour elle. Ou… deux années peut-être, en vérité.
— Deux ans !
— Je suis souvent distrait, peu consciencieux ni efficace
— Haha je sais ! Mais deux ans sur une seule d’entre eux… C’est de l’acharnement.
— De la fascination.. rien de très sain en tout cas, nous le savons.
— Haīnu. J’ai le mal de mer.
Le guide détacha leurs doigts des fibres enivrantes. Ils revinrent au présent, Ōsk à cligner des yeux dans le cocon. Haīnu étira ses ailes, se défroissa, adressa à son fragmi un regard d’excuse.
— Une autre fois, je me tenterais à une visite plus classique...
— T’y arriveras pas, rétorqua l’autre sans pitié. Je m’y suis fait, te force pas.
Ōsk allait usuellement voir les tisseurs, lorsqu’il souhaitait se faire guider en nouveaux endroits de toile. Voler de contrées en contrées, plonger dans les cités, les bazars, s’aveugler dans le désert ou par les neiges, pénétrer castel ou fermerie au hasard des rencontres, sans s’y attarder plus loin que sur un aperçu, en sorte. Voilà la tradition des visites. Puis le guidé pouvait revenir et approfondir. Mais Haīnu s’était lassé de la superficialité des survols. Surtout, ce qui était important pour lui n’était pas évident au premier abord. Il prenait les affres humaines pour paysage, perdant ses visiteurs dans des fresques d’âmes.
L’indigo termina son bol avec entrain. Tout à fait distrait de ses recherches, il n’envisagea pas d’y retourner dans l’immédiat : ses écailles froides quémandaient le soleil, un mal de crâne naissant protestait contre l’abus d’illusions.
Ōsk le considéra sur une gravité soudaine.
— Il y a un groupement chez ton Tatoué. Ça bruissait de toi, ils doivent maintenant t’attendre.
Haīnu leva le chef. Voilà donc ce qui avait mené céans son compère le plus soucieux.
— J’ai dû manquer trop de lectures, présuma-t-il avec une lassitude réveillée. Ils s’inquiètent encore.
— Du tout. J’avais rassuré ton mentor à ce sujet...
Le passionné des âmes plissa les yeux sur une subtile reconnaissance. Ōsk assurait ses arrières : intermédiaire entre lui et les Tatoués, il savait les mots pour les tenir à l’écart. Car Haīnu était trop sensible à la Toile, trop aiguisé dans ses observations ; il sentait les choses trop bien et trop profondément pour vivre sereinement les interactions avec ses pairs. Pour le bien-être général, il taisait sa clairvoyance et contrôlait sa sensibilité exacerbée. Mais cela hérissait malgré-lui ses écailles et c’était chaque fois risque que paraisse une poussée de violence. Violence sur lui-même, jadis. Violence sur les autres par la suite, dont la dernière explosion avait changé les relations. Car acculé par des jugements non-pertinents, il avait vrillé et physiquement blessé un moyeur, et moralement heurté son peuple. C’était depuis lors que, sans plus de demi-mesure, Haīnu noyait sa personne dans son rôle présent et à venir, qui serait moyen de servir paisiblement les siens. Qu’il s’effaçait et se tenait résolument à distance, se détachant des désaccords pour y choisir la tolérance. Et depuis lors, depuis la preuve fulgurante des différences, ce que son peuple appelait ses originalités étaient mieux acceptées, et Ōsk était pour tous devenu un intermédiaire sécurisant avec le sensible enclavé.
L’hésitation n’était pas dans le caractère du futur Juge. Pourtant, sa dernière phrase suspendue trahissait une inquiétude que la sensibilité d’Haīnu n’était pas du genre à manquer. Sachant qu’il s’était trahi, le brun écailleux croisa le regard interrogatif. La suite fut annoncée sans tergiverser :
— Sassīn est là-bas. Notamiṡ aussi, et Hyinn.
Haīnu se figea. Ses idées cherchèrent vainement une explication à la réunion de mauvais augure. La gardienne de l’À-venir, leur Juriste et leur Diplomate ! C’était trio qu’on ne voyait en public que lors des célébrations rituelles. Que faisaient-ils chez son Tatoué, et à le chercher lui-même !? Au moins cela ne concernerait pas ses particularités, on touchait là une autre importance.
Soumis à l’œil interrogateur de son ami, Ōsk secoua la tête. Il n’avait rien à lui apprendre. Alors songeur, Haīnu passa l’arche.
Debout dans la lumière d’une journée sombrement venteuse, les deux moyeurs apparurent en plein. Leurs couleurs écailleuses fluctuaient par endroit : sur une nuance étroite entre violet sombre et bleu nuit pour Haīnu, brun ocre et or pour Ōsk. Bras et jambes, torse et cou, tout était en cet ordre connu des humains. Mais en-deça leur pagne de cuir, leurs membres inférieurs étaient autrement puissants : la partie basse en anatomie inversée, semblables à des pattes de harpie et terminée sur des serres griffues.
Haīnu secoua ses ailes dorsales trop longtemps laissées fripées. Il déplia les formes draconniques terminées d’une griffe en appendice. Entre les nervures écailleuses, les membranes semi-transparentes donnaient fausse impression de fragilité. D'autres ailes courbes très petites et sans griffes prenaient naissance à hauteur des reins. Elle vibrèrent dans l'air.
Un humain aurait pu trouver une gracieuse élégance à ces êtres, vus de loin, dans leur maintien et leur finesse. Mais de près, l’anatomie hybride pouvait déranger. La puissance des pattes, l’extension des ailes, les griffes et la taille à deux coudées surplombant celle d’un humain, avaient de quoi inquiéter. Les moyeurs étaient prédateurs, après tout.
D’une vibration commune, ailés ocre et indigo se lancèrent dans le ciel.